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UN DRÔLE DE VOYAGE

considérait la voûte du souterrain avec beaucoup d’attention, il me semble qu’on entrevoit un peu de jour là-haut. »

On se groupa autour de Giboulot pour vérifier le fait.

« En effet, dit le capitaine, et si je ne me trompe, il doit y avoir là une trappe en bois, car ce que nous apercevons n’est pas une fissure, mais l’écartement régulier de deux planches. Le difficile serait d’arriver jusque-là.

— Si vous vouliez me prendre sur vos épaules, capitaine, j’irais sonder l’endroit.

— Rien n’est plus facile, » répondit celui-ci.

Le capitaine était très-grand ; Giboulot, grimpé sur ses épaules, put s’assurer qu’il existait une trappe au-dessus de sa tête.

— « Essaie de la soulever, » dit le capitaine.

Giboulot exécuta l’ordre, et la trappe, qui était à charnière, quitta sa place pour retomber brusquement en dehors.

— Le ciel !… On voit le ciel ! » s’écria Charlot en battant des mains.

Le capitaine reprit :

« Tâche maintenant de t’enlever à la force des bras, et d’explorer les environs ; fais lestement et, s’il y a une plate-forme, ne t’avise pas de t’y tenir debout. »

L’ex-gardeur d’oies exécuta la manœuvre avec la légèreté d’un gymnasiarque consommé.

— Nous sommes dans une cour, plantée de quelques arbres, s’écria Giboulot. Attendez, je vois une échelle, elle est appuyée sur le mur de notre prison. Je crois que je pourrai l’atteindre.