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UN DRÔLE DE VOYAGE

propre, afin de passer pour de vrais sauvages, étaient restées dans l’étang.

Ils s’offraient donc, pour la première fois, avec leur peau naturelle, devant toute la tribu des Nez-Rouges.

Le grand chef les considérait d’un œil féroce, tout en s’écriant d’une voix de tonnerre :

« Des blancs !… des espions envoyés par les Vilains Museaux !… Qu’on les dévore à l’instant, cela leur ôtera pour toujours l’envie de recommencer. »

Nos trois amis, pâles comme la mort, se serrèrent l’un contre l’autre. C’était grande pitié de les voir.

« Qu’on les mène en prison !… Un jour de jeûne attendrira leur chair ; on ne les mangera que demain. »