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UN DRÔLE DE VOYAGE

« C’est encore plus beau ! » fit observer l’homme avec admiration.

L’homme inscrivit ce dernier nom à côté des deux autres, pendant que Charlot riait sous cape du magnifique pseudonyme qu’il s’était attribué.

« On va tout de suite, dit le sauvage, vous soumettre aux épreuves ordinaires et extraordinaires.

— Quelles épreuves ? demanda Giboulot.

— Vous le verrez de reste, » répondit le sauvage, qui alla se placer sur le seuil de sa porte et poussa par deux fois un grand cri.

Une demi-douzaine de Nez-Rouges accoururent à cet appel.

« Voici trois gaillards, dit-il, qu’il s’agit de faire passer par les épreuves ordinaires et extraordinaires ; emmenez-les. Quand la chose sera faite et parfaite, vous me les ramènerez pour que je leur distribue à chacun un nez d’ordonnance, numéroté comme il conviendra. »

Charlot, Mimile et Giboulot durent se laisser emmener ; mais il était facile de voir à leur attitude, aux mots qu’ils échangeaient à voix basse, qu’ils n’étaient pas sans inquiétude sur les épreuves qu’on allait leur imposer.

L’escorte les conduisit sur le terrain des épreuves.

Un vieux sauvage, l’appariteur de la tribu, apercevant le cortége, s’était mis immédiatement à frapper sur une vieille cuve de métal qui se trouvait plantée sur une pierre, à l’angle d’un petit carrefour.

Il en résulta un bruit infernal qui attira en ce moment toute la population ; grands et petits sauvages et sauvagesses, tous plus hideux les uns que les autres, se