les retouches nécessaires ; tenez-vous bien droits, à un peu de distance l’un de l’autre. »
En parlant ainsi, Giboulot avait repris son pinceau, une sorte de pinceau à cirage, puis les vases où se trouvaient, délayés à l’eau pure, du jaune, du noir et du rouge…
Ainsi pourvu, Giboulot allait de Mimile à Charlot et de Charlot à Mimile, mettant un peu de noir par-ci, un peu de rouge par-là, et, de temps à autre, un scrupule de jaune. Charlot aimait beaucoup cette dernière couleur ; il trouvait qu’elle lui allait bien, et il en avait redemandé deux fois.
Ces derniers perfectionnements terminés à la satisfaction des deux intéressés et de l’artiste Giboulot, ce dernier s’écria :
« Et maintenant, vive la tribu des Nez-Rouges !
— Quartier des bêtes féroces ! » ajouta Mimile.
Une musique enragée, assourdissante, criarde, un vrai charivari de carnaval, éclata tout à coup à une faible distance de la cabane.
Nos trois amis se regardèrent.
Giboulot appuya son œil droit au trou laissé dans la porte par l’ancienne serrure.
« Sac à papier ! s’écria-t-il tout à coup, voilà une demi-douzaine de Nez-Rouges qui ont l’air de se diriger par ici. Celui qui est à la tête est grand presque comme une maison. »
Charlot pivotait déjà sur lui-même, cherchant un trou où se fourrer, quand Giboulot, devinant son intention, le saisit par un bras en lui disant :