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un drôle de voyage

— Que nous allons être heureux ! » s’écria Charlot, qui n’était plus du tout malade.

Et se frottant les mains, il se mit à danser avec Mimile, qui profita de l’occasion pour essayer des pas de sauvages, comme il disait.

Cela dura quelques minutes.

Puis comme Mimile, malgré sa gaieté, était un garçon plus pratique que Charlot, il s’arrêta court en disant :

« Tout ça, c’est très-bien, mais il faut faire nos apprêts de voyage, si nous voulons partir.

— Quels apprêts ? demanda Charlot étonné.

— D’abord, tu ne peux pas t’en aller en chemise jusqu’en Amérique.

— Ça, c’est vrai, répondit Charlot, qui passa aussitôt son pantalon.

— Il faut ensuite que nous mettions de bons souliers… tu sais, pour la grande marche que nous avons à faire… En voilà justement deux paires. Regarde comme ils sont forts… on dirait même qu’ils sont tout neufs.

— Ce sera pour aller à la chasse au lion et marcher sur les serpents, lit observer Charlot tout joyeux.

— Il nous faut au moins chacun deux chemises de flanelle ; c’est nécessaire pour les voyages ; les voici. »

Mimile avait ouvert à deux battants l’armoire où on serrait les effets à leur usage et il puisait à même.

Il continua :

« Voici six mouchoirs, chacun trois, et autant de paires de chaussettes.

— Maintenant, il nous faut des armes, dit Charlot.

— Nous avons nos arcs et chacun une douzaine de flè-