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transformation de giboulot.

« Quelques secondes s’écoulèrent, et il s’avançait, la clef à la main, dans l’intention d’ouvrir la porte.

« — Plus de serrure ! s’écria-t-il au comble de la surprise. Quelqu’un a ouvert cette porte. »

Charlot ne put retenir un éclat de rire.

Giboulot reprit :

« Il poussa aussitôt la porte, et comme il s’était élancé en même temps, croyant qu’elle allait s’ouvrir toute grande, il se fit du premier coup une bosse au front.

— Ah ! ah !… » s’écria Charlot.

Giboulot continua :

« Furieux et grinçant des dents, il passa sa tête par l’entre-bâillement de la porte, pour juger de l’obstacle qu’il rencontrait.

« C’est là que je l’attendais.

« D’un coup d’épaule, je lui pris la tête entre la porte et le montant, et d’un autre coup je lui plongeai mon poignard dans la gorge.

« — Couic ! s’écria-t-il.

« Ce fut son dernier mot.

— Couic ! s’écria Charlot en battant des mains.

— C’est fameusement adroit ce que tu as fait là, mon cher Giboulot, dit Mimile.

— Et après ? demanda Charlot.

— Après, je rouvris la porte, et il tomba comme une masse à mes pieds sans dire ouf !

— Il était mort du coup, dit Charlot au comble de la joie.

— Aussi mort que possible ! répliqua Giboulot.