Page:Fath — Un drôle de voyage, 1878.pdf/246

Cette page a été validée par deux contributeurs.
204
UN DRÔLE DE VOYAGE

n’y a pas de raisons pour que nous ne puissions nous en passer encore.

— C’est égal, Giboulot est très-fort et très-malin, et il nous aurait bien aidés une fois en Amérique, dit tristement Charlot.

— Je suis de ton avis ; mais puisqu’il n’est pas revenu, pour une raison ou pour une autre, il ne faut plus compter que sur nous, c’est plus sage. »

Charlot poussa un gros soupir.

« Si tu veux, reprit Mimile, nous allons l’attendre encore un peu pour lui donner tout le temps de revenir, et après ça…

— Et après ça ?… répéta Charlot.

— Après ça, nous nous remettrons en route tous les deux… L’Amérique, d’ailleurs, ne doit pas être bien loin maintenant. »

Deux heures se passèrent ainsi, deux heures de repos et de demi-sommeil pour les deux enfants, ce qui, après tant de traverses, ne leur était pas inutile.

Malgré ce délai, Giboulot ne jugea pas encore à propos de reparaître.

« Il faut repartir, dit Mimile en se remettant sur pied. Allons, Charlot. »

Charlot se leva en silence, replaça son sac sur ses épaules, s’assura machinalement que son long couteau était toujours dans sa gaîne, puis il se mit en route, entraîné par Mimile.

« Ça commence à m’ennuyer, de toujours marcher comme ça ; les pieds me font mal, dit-il.

« Ce n’est rien ; Giboulot disait lui-même qu’on s’ha-