venir l’éteindre. Hein, comprenez-vous, maintenant ? »
Mimile et Charlot avaient compris.
« Tenez, les voyez-vous accourir là-bas ? Ils sont armés de grands bâtons… et suivis de leurs chiens… Quelle chance ! quelle chance !
— Tiens, qu’est-ce qu’ils font donc ? On dirait qu’ils frappent la terre.
— Ils frappent sur l’herbe pour l’éteindre et circonscrire le feu ; c’est le seul moyen qu’on puisse employer en forêt. Mais assez causé et marchons, puisque les chemins sont devenus libres. »
Charlot n’eut pas plutôt appris cette bienheureuse nouvelle, qu’il s’écria, tant il avait hâte de se tirer des griffes de Mange-tout-cru :
« Courons ! courons ! »
Ils avançaient toujours, et plus ils gagnaient du terrain, plus l’espace se rétrécissait devant eux ; la forêt se terminait de ce côté par une longue avenue bordée de grands arbres.
« Tu crois, Giboulot, que nous pourrons passer sans danger de ce côté ? demanda Mimile.
— Je l’espère… à moins…
— À moins ? demanda vivement Charlot.
— À moins, reprit Giboulot, qu’ils n’aient laissé quelques hommes et quelques chiens dans la maison des gardes, là-bas, au bout de l’avenue ; je n’y avais pas songé d’abord.
— Mon Dieu ! mon Dieu ! nous ne serons donc jamais au bout de nos peines !
— Après tout, dit Giboulot, nous le verrons bien