« À vous ! » cria tout à coup une voix retentissante.
Tout aussitôt nos trois amis, qui s’étaient d’instinct serrés les uns contre les autres, se trouvèrent jetés par terre et enveloppés dans un immense filet.
« Nous les tenons !… Armez vos fusils ! cria une autre voix.
— Ah ! mon Dieu ! s’écria Charlot épouvanté.
— Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda Mimile.
— Arrêtez ! arrêtez ! cria Giboulot sans répondre à ses camarades, et tout en essayant de se relever.
— Oh ! oh ! le gros gibier qui parle à présent, s’écria un homme qui s’avança d’un air stupéfait, une lanterne sourde à la main.
— Belle capture ! dit l’un d’eux d’un ton de fort mauvaise humeur.
— Elle est bonne, la plaisanterie ! riposta Giboulot. C’est nous qui sommes bousculés, et ce sont les autres qui se plaignent.
— Pas tant d’histoires. Qu’est-ce qui m’a planté des pierrots comme ça, qui courent nuit dans la forêt pour empêcher les honnêtes gens de travailler ? dit l’homme à la lanterne.
— Tiens, est-ce que nous ne sommes pas libres de nous promener comme vous, méchants braconniers ? dit Giboulot avec colère.
— Finissons-en. Ouvrez le filet et qu’on leur flanque une tripotée avant de les relâcher, ça leur apprendra une autre fois à passer la nuit dans leur lit.
— Une tripotée ! s’écria Giboulot avec indignation.
— C’est-à-dire trois tripotées, afin que chacun ait la