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un drôle de voyage.

les prévenir que, le temps étant très-beau, on allait faire une promenade en famille sur les buttes Montmartre, d’où la vue s’étend très-loin autour de Paris.

Les deux cousins sautèrent de joie à cette nouvelle et s’empressèrent de prendre leurs chapeaux.

Le père de Charlot et celui de Mimile, deux frères, nous l’avons dit, se nommaient Thirion — Thirion frères.

Ils demeuraient rue de Trévise.

MM. Thirion frères sortirent donc de chez eux en tenant chacun sa petite fille par la main.

Charlot et Mimile les suivaient.

La circulation dans les rues de Paris, spécialement le dimanche, est devenue difficile ; on y est toujours occupé à se garantir des voitures et des passants, et cela rend la conversation entre plusieurs personnes, obligées la plupart du temps de se suivre, presque impossible ; aussi nos promeneurs arrivèrent-ils au pied des buttes Montmartre sans avoir échangé vingt paroles.

« Allons, mes enfants, le moment est venu de délier nos jambes ! » s’écria M. Thirion aîné.

Charlot, Mimile, Dorette et Louise ne se firent pas répéter l’invitation et s’élancèrent à l’assaut de la montagne.

Les deux papas restèrent en arrière pour aider, au besoin, les deux petites filles, dont les petites jambes ne pouvaient, dans une pareille ascension, rivaliser avec celles de leurs frères.

La montée est un peu rude, et ce ne fut pas sans s’arrêter de temps en temps, pour reprendre haleine, qu’on atteignit le plateau.