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les gendarmes interloqués.

il s’en était servi afin de taquiner le brigadier, et finalement, le faire déguerpir de la place qu’il avait choisie pour philosopher avec son inférieur. Sans ce joli stratagème, la halte de la force publique aurait pu, en se prolongeant, devenir funeste à Mimile et à Charlot, qui devaient étouffer dans leur cachette.

« Il n’est pas malin, le gros brigadier ! » s’écria Giboulot en se frottant les mains.

Puis, se tournant du côté où se tenaient ses petits compagnons, il s’écria :

« Messieurs Mimile et Charlot, vous pouvez sortir de votre caverne en bois ; il n’y a plus le moindre danger. »

Deux têtes effarées apparurent à la fourche du vieux chêne.

« Allons, descendez vite, » reprit Giboulot.

Mimile sortit le premier ; le malheureux avait les jambes engourdies par une trop longue immobilité, et il dut rester quelques minutes à les détendre, avant de pouvoir aider son cousin Charlot à sortir du trou qui leur avait servi de domicile.

Tous les deux ne cessaient de s’étirer sur leur arbre, quand Giboulot, impatienté, leur répéta l’injonction d’en descendre au plus vite.

Les deux enfants se laissèrent glisser l’un après l’autre comme des sacs.

Giboulot les reçut dans ses bras pour amortir un choc possible.

« Oh ! la la ! s’écria Charlot en essayant de se remettre en marche.

— J’ai des épingles plein les mollets, ajouta Mimile.