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UN DRÔLE DE VOYAGE

« Qu’en pensez-vous, Formose ?

— Ne vous en déplaise, brigadier, je pense que vous avez dix fois raison. »

Le brigadier reprit :

« Autant l’état est honorable, autant il est pénible.

— Surtout pour les gens qui ont des cors aux pieds et le ventre trop gros, » ajouta une voix qui venait on ne sait d’où.

Les gendarmes, étonnés, se regardèrent pendant que le brigadier, qui avait d’abord cherché derrière ses bottes, se levait pour voir s’il ne s’était pas assis sur quelqu’un, par l’effet du hasard.

« Par ici ! brigadier ! » reprit la voix.

Le brigadier, ainsi que ses compagnons, écarquillèrent les yeux et se tournèrent de tous côtés sans voir personne.

« Ah ! mais je crois qu’on se moque de l’autorité, dit le brigadier avec une nuance de colère.

— Je voudrais bien voir ça ! dit Formose, qui était très-susceptible.

— C’est sans doute quelque galopin qui est grimpé dans cet arbre, reprit le brigadier en indiquant le vieux chêne où Mimile et Charlot se tenaient soigneusement cachés.

Tous les gendarmes s’étaient groupés autour de l’arbre qu’ils exploraient du regard.

« Attends un peu, mauvais sujet, que j’aille te dénicher ! » disait Formose.

Nos petits aventuriers eurent la chair de poule en entendant cette menace.