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UN DRÔLE DE VOYAGE

et mes pierres étaient pour les prier de vous céder leur appartement. »

Une grande chauve-souris s’était élancée du vieux tronc d’arbre, puis une autre, puis six autres ; il en sortit ainsi plus de vingt, qui s’envolèrent de tous côtés, aveuglées, ahuries et battant de l’aile.

— Celui-là est nettoyé ; passons maintenant à l’autre, » dit Giboulot.

Mais l’autre n’était pas habité ; Giboulot eut beau y envoyer des pierres, il n’en sortit pas le moindre oiseau de nuit.

« Personne dans celui-ci, dit Giboulot ; tant mieux, il sera plus propre que le premier. Je vais y jeter un coup d’œil. »

Le vieux chêne était rugueux malgré sa hauteur, aidé par quelques gros nœuds et par d’assez nombreuses aspérités, le gardeur d’oies y grimpa avec l’agilité d’un écureuil… Arrivé à la fourche de l’arbre, il jeta un regard investigateur dans la profonde cavité qui s’y trouvait, et s’écria :

« C’est propre comme un sou, là dedans. Laissez-moi descendre, je vous aiderai à monter. N’ayez pas peur, nous en viendrons à bout. »

En cinq minutes, Charlot et Mimile furent installés dans ce singulier logement.

Pendant ce temps, la battue avait commencé, et l’on entendait distinctement la voix des hommes, qui poussaient de grands cris pour effaroucher le gibier et le faire sortir de ses gagnages ordinaires.

« Ils arrivent ! dit Giboulot ; je vais aller à leur ren-