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l’épisode des ours.

battue, afin de pousser le gros gibier dans un autre canton de la forêt.

— Qu’est-ce qu’il faut que nous fassions ?

— Détaler. Je connais un endroit où personne n’aura l’idée de nous chercher. »

Mimile et Charlot ne se firent pas répéter l’invitation, et, le sac à l’épaule, ils repartirent conduits par leur vaillant ami Giboulot.

Après un quart d’heure de petit trot, celui-ci s’arrêta devant deux chênes immenses. Ces rois de la forêt dataient de trois à quatre siècles, pour le moins. Leurs troncs étaient énormes, et quant à leurs branches principales, elles étaient plus grosses que le corps d’un homme.

« Je n’ai jamais vu de si beaux arbres ! » s’écrièrent à la fois Mimile et Charlot.

— Le plus intéressant pour vous, c’est qu’ils sont creux, et que vous allez pouvoir vous y loger comme dans une petite chambre.

— Creux, ces arbres-là ! dit Mimile, qui tournait autour sans voir la moindre trace d’ouverture.

— Ils sont creux, mais on ne peut y pénétrer que par la fourche au-dessus du tronc. Attendez un peu. »

Giboulot avait ramassé des pierres tout en parlant.

« Regardez bien cela, » reprit-il.

Ce disant, il jeta adroitement plusieurs pierres qui allèrent retomber et s’engouffrer dans le creux de l’arbre.

— Qu’est-ce que c’est que cela ? s’écrièrent en même temps Mimile et Charlot.

— Ça, dit Giboulot, c’est les locataires de votre arbre,