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UN DRÔLE DE VOYAGE

— Ce combat d’ours nous aura formés, dit Mimile, et nous serons au fait la première fois que nous rencontrerons des lions.

— Ça ira tout seul, reprit Charlot. Et puis, quand on est trois…

— C’est très-commode, dit Giboulot, car il y en a un qui se tient derrière les deux autres et qui se bat plus à son aise. — Tiens, ajouta-t-il, la vue des ours, ça m’a donné de l’appétit.

— Et à moi aussi, dit Mimile.

— Et à moi aussi, » dit Charlot.

Giboulot avait déjà ouvert son bissac, et Mimile s’était dirigé, en compagnie de Charlot, vers l’entrée de la grotte, où ils avaient en arrivant déposé leur bagage, quand un bruit de voix arriva jusqu’à eux.

« Diantre ! dit Giboulot, on dirait qu’il y a de la compagnie là-bas… Écoutons. »

Tous les trois se mirent à écouter. Le bruit se renouvela, mais sans se rapprocher.

« Les gens que nous entendons, dit Giboulot, sont encore loin… C’est égal, faut pas s’endormir en forêt, et je vais aller voir ce qui se passe… Restez là, vous autres, je reviens tout de suite. »

Le gardeur d’oies s’éloigna aussitôt.

Cette dernière alerte avait coupé l’appétit à nos deux aventuriers. Ils restèrent sur le qui-vive en attendant le retour de Giboulot.

Celui-ci reparut au bout d’une demi-heure.

« Il faut jouer des pattes, leur dit-il tout essoufflé ; les gardes forestiers et les gendarmes organisent une