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découverte de l’amérique.

— Certainement ! Et des fruits ! Il y en a sur tous les arbres et qui sont gros comme ma tête.

— Quel dommage s’écria Mimile enthousiasmé, que nous ne puissions pas y aller tout de suite.

— Pourquoi pas ? Il fait si beau temps.

— Tu sais bien que papa et mon oncle disent qu’on ne doit rien entreprendre avant d’avoir terminé ses études, qu’il faut apprendre un état, sous peine de mourir de faim, répondit Mimile.

— Nous serons chasseurs, voilà tout, répliqua victorieusement Charlot, c’est un bel état par là-bas ! On mange les bêtes et on vend les peaux.

— Nos parents diront que ce n’est pas un vrai état et qu’ils préfèrent que nous soyons ingénieurs pour diriger plus tard nos usines.

— Moi, d’abord, je ne veux rien diriger du tout.

— Mais tu sais bien qu’un enfant n’est pas son maître. Tant que nous n’aurons pas vingt et un ans, nous ne pourrons pas aller en Amérique, ni ailleurs, sans permission.

— C’est ça ! attendre jusqu’au moment où nous serons tout à fait vieux.

— Ah ! que tu es bête, Charlot !

— C’est possible, mais chacun a ses idées.

— Puisque tous les enfants vont au collége ou en pension et apprennent un état, il faut bien que ce soit nécessaire, répliqua Mimile, qui était sûr de toujours donner de l’ouvrage à ses jambes sans aller en Amérique.

— Moi, je ne trouve pas ça.»

Ils en étaient là de leur conversation quand on vint