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l’épisode des ours.

mile, tu vas commencer par nous conduire dans un endroit de la forêt où nous pourrons nous établir en attendant le moment de partir pour l’Amérique.

— Quant à ça, je crois que j’ai notre affaire… Je connais une belle grotte où nous pourrons boire de l’eau à volonté… et la meilleure du pays.

— Ce sera très-commode, dit Mimile en se frottant les mains ; n’est-ce pas, Charlot ?

— Mais oui, mais oui… » répondit Charlot, qui avait repris sa bonne humeur en songeant que Giboulot était très-fort, qu’il ne les quitterait plus, et qu’ils allaient demeurer dans une grotte.

En sa qualité de guide, Giboulot avait pris l’avance de quelques pas, faisant force moulinets avec son gourdin, à l’imitation des tambours-majors qui font les beaux à la tête de leur régiment.

« Par ici ! dit-il tout à coup, après un quart d’heure de marche ; nous voici arrivés. »

Il entraîna ses deux compagnons par un étroit sentier bordé de grès abrupts et de ronces, où Mimile et Charlot s’égratignèrent en passant, à la grande surprise de Giboulot, dont la peau, tannée depuis longtemps par le vent et le soleil, était à l’abri de ces petits désagréments.

La grotte se trouvait au bout de ce sentier fort court. Elle formait une salle ronde dont l’aire, bien battue, était de niveau avec le sol extérieur. Des amas d’herbes sèches, sortes de litières, attestaient qu’elle avait dû souvent servir de refuge à maints rôdeurs de forêts.

Un terrain assez vaste, recouvert d’une herbe épaisse