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UN DRÔLE DE VOYAGE.

— C’est d’être dans la forêt, » répondit Charlot en rougissant.

Il n’aimait pas mentir. Mais Mimile n’avait pas attendu sa réponse pour reprendre la conversation avec Giboulot.

« Alors, tu désires venir avec nous ?

— Dame, oui… et quand j’aurai tué beaucoup des grosses bêtes que vous dites et vendu beaucoup de peaux très-cher, je reviendrai ici et je m’achèterai une belle vache, deux belles vaches, avec une maisonnette, et je serai un gros monsieur comme tant d’autres ; j’aurai des souliers cirés et une casquette en beau drap.

— Viens donc avec nous ; tu nous aideras, et à trois nous ferons de plus belles affaires qu’à deux ; nous serons plus en force, — n’est-ce pas, Charlot ?

— C’est vrai, répondit Charlot, à qui cet arrangement paraissait convenir.

— D’abord, monai, reprit Giboulot, je vous serai utile, car je sais faire bien des petites choses… Et puis, je suis très-fort… à preuve qu’il y avait un jour un gros porc qui s’était jeté furieux sur une petite fille à notre maître pour li faire des misères, et que je l’ai tué d’un seul coup de bâton sur la tête.

— Ah ! dit Charlot émerveillé.

— D’un coup de ce bâton-là, ajouta-t-il, en faisant admirer son gourdin ; c’est un pied de cornouiller. C’est solide, allez !… »

Et le gardeur d’oies faisait tournoyer son bâton avec rapidité.

« Eh bien, puisque nous voilà associés, reprit Mi-