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un drôle de voyage.

— Tu mangerais du lion et du tigre, dit Mimile, qui, éprouvant le besoin de se reposer un peu, s’était assis par terre, les jambes croisées, devant Charlot.

— Et de l’éléphant aussi… très-bien, de la trompe surtout et des pieds cuits dans le sable avec des cailloux.

— Au fait, c’est peut-être très-bon, tout ça…

— Harrisson m’a dit que c’était excellent, les pattes de derrière surtout.

— Et les pattes de devant, qu’est-ce qu’on en fait ? demanda Mimile, qui n’était pas fâché de s’instruire en passant.

— Harrisson ne me l’a pas dit on les leur laisse.

— Ça n’est pas sûr, et il faudra le demander à Harrisson, » répondit d’autant plus gravement Mimile qu’il retenait une forte envie de rire.

Charlot reprit :

« Il y aussi du bœuf et du mouton, pour ceux qui aiment leurs habitudes. Ils passent devant vous et on en mange un morceau, celui qu’on préfère ; Harrisson me l’a dit.

— Ça, c’est commode ; mais il faut les faire cuire.

— D’abord, tu es un très-bon cuisinier, reprit Charlot, ça c’est connu ; et puis ensuite Harrisson m’a dit que par là tout se faisait cuire rien qu’au soleil.

— De cette façon, ça ne peut pas sentir la fumée, comme la cuisine que Rosalie nous fait quelquefois, fit observer Mimile.

— Oh ! pas du tout ! ça ne sent que le soleil, répondit sérieusement Charlot.

— Il y a probablement du gibier aussi ? dit Mimile.