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essais de cuisine.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? s’était-il écrié en voyant que les œufs de Charlot avaient pris une teinte très-foncée.

— C’est une omelette au raisiné, répondit Charlot d’un air enchanté.

— Quelle idée !

— Ce sera très-bon, tu verras, dit Charlot.

— Très-bon !… très-bon !… répéta Mimile peu convaincu.

— Ça ne peut pas être mauvais, » dit Charlot.

Une nouvelle odeur de brûlé, plus forte que la première, se fit sentir en ce moment.

Mimile épouvanté s’élança au secours de l’autre moitié de ses côtelettes.

« Encore brûlé !… s’écria-t-il en s’arrachant les cheveux. Sais-tu que c’est très-difficile de faire la cuisine !… On a beau être là… »

Il essaya de retourner encore une fois ses côtelettes… mais, hélas ! elles avaient, d’un côté comme de l’autre, des teintes très-prononcées de charbon.

Charlot, qui avait compté qu’elles seraient au moins excellentes d’un côté, en fut vivement contrarié.

Mais il fallut en prendre son parti.

« Heureusement, poursuivit-il, que nous avons une délicieuse omelette pour nous rattraper.

— Tu la feras cuire toi-même, dit brusquement Mimile, que ses insuccès culinaires rendaient de très-mauvaise humeur.

— Oui, moi-même, » répéta Charlot avec un air de suffisance.