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essais de cuisine.

— Voici notre beurre et notre fromage. Je voulais acheter une salade, mais il aurait fallu l’éplucher.

— Et des confitures ? demanda Charlot.

— Il n’y en avait pas, mais le marchand m’a donné du raisiné ; il paraît que c’est meilleur. J’ai acheté aussi un petit pot de miel et deux boîtes d’allumettes, pour ne pas en manquer ; on ne sait pas ce qui peut arriver.

— Tu as bien fait, dit consciencieusement Charlot, surtout pour le miel, je l’aime beaucoup.

— En le mêlant avec le raisiné, ça doit être excellent, dit Mimile.

— Ça doit être excellent, ajouta Charlot.

— Voilà aussi une bouteille de vin ; le marchand me l’a vendue vingt sous, mais la bouteille nous appartient tout à fait. Ça n’est pas cher ! C’est même un très bon marché que nous avons fait là ! Voyons, il s’agit maintenant de faire notre dîner, car j’ai une faim…

— Est-ce que tu sauras bien le faire cuire ? demanda Charlot.

— Très-bien : est-ce que je n’ai pas vu Rosalie bien des fois faire la cuisine à la maison ? ce n’est pas difficile. D’abord, nous allons mettre les côtelettes sur le gril… Où est le gril ? Le voici ; il faut l’essuyer, car il ne s’agit pas de faire des côtelettes à la poussière. Il y a bon feu, et ça va cuire tout de suite… En attendant, il faut casser les œufs pour faire l’omelette… Tiens, voilà un petit saladier qui sera très-commode pour les battre.

— Je m’en charge, laisse-moi faire, dit Charlot.

— Fais, » dit Mimile, qui n’était pas contrariant.

Charlot se mit l’œuvre.