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UN DRÔLE DE VOYAGE.

— Il vous faudra aussi des draps, des serviettes, une cuvette, une glace ?

— Nous avons une glace, se hâta de dire Charlot.

— Ah ! c’est déjà une bonne chose ; mais il vous faudrait encore des chaises ?

— Nous pourrions nous asseoir sur le bord du lit, fit observer Mimile, qui aimait à se montrer très-accommodant.

— Pour écraser mes matelas ! non, non, vous aurez des chaises. — Une question : Vous avez de l’argent ?

— Oui, madame.

— Beaucoup d’argent ? demanda Mme Hubert.

— Nous avons plus de deux cents francs.

— Deux cents francs ! Mais c’est une fortune. Vous pouvez aller au bout du monde avec une pareille somme, surtout si vous faites votre cuisine vous-mêmes, ce qui est très-économique.

— Oui, nous ferons notre cuisine, dit Mimile, qui ne doutait de rien.

Entrez alors, entrez, mes enfants ; vous allez être installés avant cinq minutes. »

Mimile et Charlot pénétrèrent dans la maison avec une satisfaction visible.

Mme Hubert conduisit elle-même nos petits aventuriers dans une chambre du rez-de-chaussée, dont la porte-fenêtre s’ouvrait sur un vaste jardin. Il y avait là un lit, une armoire, une toilette et des chaises… Tout cela très-simple, mais fort propre. Des draps, tout frais revenus du blanchissage, étaient pliés et posés sur le lit. Des serviettes se trouvaient de même sur la toilette.