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entrée en scène de giboulot.

Nos petits voyageurs, munis des renseignements du gardeur d’oies, se dirigèrent vers la maison de Mme Hubert avec l’espoir d’y trouver un asile. Giboulot, lui, les avait suivis du regard assez longtemps ; puis, certain qu’il ne pouvait être vu par eux, il s’était hâté de ramasser sa volaille et de rentrer au village par un chemin détourné.

On eût dit qu’il venait de jouer un rôle.

Non-seulement Mimile et Charlot trouvèrent, sur le seuil d’une maison fort coquette, le gros chat jaune signalé par Giboulot, mais ils y trouvèrent encore Mme Hubert elle-même ; elle les aurait attendus que ça ne se serait pas passé autrement. C’était une femme de quarante ans, assez jolie, et qui avait l’air très-avenant. Mimile, à qui Charlot laissait toujours la parole dans les grandes occasions, s’approcha d’elle le chapeau à la main.

« Madame, lui dit-il, on nous a assuré que vous aviez une maison à louer ?

— Vous êtes parfaitement renseignés, mes enfants, répondit la dame en souriant ; mais c’est pour votre papa sans doute que vous voulez louer une maison ?

— Non, madame, c’est pour Charlot et pour moi, répondit vivement Mimile.

— Très-bien, très-bien ; mais alors une chambre vous suffira ?

— Oui, madame, avec un lit et une casserole, répliqua vivement Mimile.

— Et un fourneau, et des assiettes, et des verres, et une fontaine ?… reprit Mme Hubert en souriant.

— Peut-être bien, répondit Mimile, abasourdi par cette nomenclature.