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entrée en scène de giboulot.

Il ne leur restait plus qu’à aller rejoindre leurs colis.

Mimile fit donc signe à Charlot de venir le rejoindre.

Celui-ci, moins fort en gymnastique que son cousin, ne se rendit auprès de lui qu’en marchant à quatre pattes, et en s’accrochant de temps en temps à toutes les aspérités de l’arbre pour ne pas choir dans la rivière.

Dès qu’il l’eut rejoint, Mimile lui dit :

« Maintenant, tu vas te mettre à l’eau et nager jusqu’au bord.

— Je vais me jeter, répondit Charlot.

— Mais pas du tout ! reprit vivement Mimile ; tu sais bien que papa nous a dit qu’il ne fallait jamais plonger dans une eau remplie d’herbes, parce qu’elles s’enroulaient autour des jambes et vous retenaient alors comme attaché… Tu dois te rappeler qu’il nous a cité l’exemple du petit Victor Garnier, qui s’est noyé l’année dernière de cette façon.

— Comment faire alors ? demanda Charlot.

— Il faut nager à fleur d’eau en faisant la planche… Tiens : couche-toi sur le dos… »

Charlot obéit.

Mimile le prit alors par la ceinture de son caleçon, et le poussant doucement dans l’eau, il l’y retint à la surface pendant quelques secondes ; puis, il lui dit :

« Nage maintenant tout droit derrière toi. Je vais rester là jusqu’à ce que tu sois à terre. »

Charlot, qui nageait du reste très-bien, atteignit le bord, où il s’empressa de prendre pied.

« Bravo ! » lui cria Mimile.