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entrée en scène de giboulot.

— Tu vois bien là-bas ce grand arbre couché, qui forme comme un pont sur les deux tiers de la rivière ?

— Je le vois, dit Charlot.

— Eh bien, Charlot, c’est par là que nous allons pouvoir nous sauver.

— Comment… puisqu’il ne va pas jusqu’à terre ?

— Tu vas voir ça… Suis-moi. »

Les deux enfants se trouvèrent bientôt au pied de l’arbre qu’ils avaient aperçu et dont les plus grosses racines, minées par l’eau, n’adhéraient plus guère au sol que par leur extrémité.

« Comprends-tu, Charlot dit Mimile.

— Non, répliqua celui-ci.

— Déshabillons-nous d’abord ; tu comprendras après. »

Mimile avait donné l’exemple : déposant son bagage, il avait ensuite quitté sa veste, sa chemise, ses souliers, ses chaussettes, et même, puisqu’il le fallait, son unique pantalon. Mais il garda son caleçon en se disant qu’il serait toujours facile de le faire sécher.

Charlot s’était mis dans le même état.

« Il ne s’agit plus que de diviser tout cela en quatre paquets, » dit Mimile.

Les paquets furent faits immédiatement. Charlot l’y aidait de confiance.

« Et ma montre ? s’écria tout à coup Mimile en se frappant le front.

— Quoi… dit Charlot.

— Quoi ?… quoi ?… Comment ! tu ne comprends donc pas que si je mets ma montre dans un paquet et que je la jette avec, elle se cassera, et que si je la suspends