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plus de bateau…

Et il s’affaissa au pied d’un grand arbre, où il versa d’abondantes larmes.

Mimile n’était pas moins désolé, mais, comme c’était un garçon mieux trempé que Charlot, sa gaieté naturelle ne fut pas longtemps à reprendre le dessus, et il s’écria subitement :

« Ah çà, Charlot, j’espère que nous n’allons pas rester là à pleurnicher comme des petites filles qu’on a privées de déjeuner. Ce serait trop bête pour des chasseurs de lions… D’ailleurs, j’ai une idée et je vais la mettre immédiatement à exécution.

— Qu’est-ce que c’est que ton idée ? demanda Charlot en se remettant sur pied.

— Regarde ce grand peuplier qui est là, tout près de nous.

— Je le vois, il est très-grand.

— Eh bien, je vais monter tout en haut pour voir ce qui se passe aux environs. Je redescendrai pour te le dire, et nous verrons ce qu’il faudra faire.

— C’est cela, il faut y monter tout de suite. »

Nos deux amis s’approchèrent de l’arbre.

Mimile en eut bien vite atteint les premières branches, et, quelques minutes après, il était tout en haut.

« Vois-tu quelque chose ? » lui cria Charlot, resté au pied du peuplier.

Mimile, d’un geste, lui imposa silence, demeura longtemps encore en observation, puis descendit rapidement de l’arbre.

Charlot l’attendait avec impatience.

« Eh bien ? lui demanda-t-il.