Page:Fath — Un drôle de voyage, 1878.pdf/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.
99
dans une île.

Nos deux amis, après avoir exécuté ce programme, s’endormirent presque simultanément, tant la marche et la chaleur les avaient fatigués

Leur sommeil dura plus de trois heures, pendant lesquelles leurs couteaux s’étaient échappés de leurs mains.

« Où sont nos couteaux ? » s’écrièrent-ils en se réveillant.

Et ils regardaient d’un air effaré devant eux.

Le spectacle qui s’offrait à leurs yeux était singulier en effet.

Leurs armes favorites étaient à deux pas d’eux, plantées, jusqu’au manche, dans une énorme citrouille.

Quel pouvait être l’auteur d’une pareille mystification ? Qui donc, dans cet endroit isolé, avait pu venir et profiter de leur sommeil pour leur jouer un pareil tour ?

« Il y a peut-être des fées par ici ? fut la première réflexion de Charlot.

— Des fées il n’y en a nulle part que dans les vieux livres, répondit Mimile. Mais c’est drôle tout de même ce qui nous arrive. Dans tous les cas, celui qui a fait cela est quelqu’un qui aime à rire et qui n’est pas du tout méchant, car il aurait pu nous faire du mal pendant notre sommeil, répondit Mimile.

— J’aurais bien voulu le voir, dit Charlot en écartant les branches qui étaient à sa portée.

— Bah ! quand on a fait une bonne farce, on s’en va bien content, dit Mimile en faisant une grimace particulière… Le passant qui a fait cela doit être loin à présent. Je crois que nous pouvons nous baigner sans crainte d’être dérangés par lui.