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dans une île.

rustique attelage qui n’était plus guère éloigné d’eux que d’une centaine de pas.

Enfin, la charrette quitta la route pour se diriger vers le champ où se tenaient les deux amis.

« Ils viennent, ils viennent droit à nous ! dit Charlot, qui n’était pas à son aise.

— Nous n’avons pas le droit de les en empêcher, » répondit Mimile avec calme.

La voiture s’arrêta en ce moment à six pas des deux cousins, et trois personnes en descendirent c’étaient des paysans. Un homme s’occupa du cheval qui était en nage, un autre, qui était suivi de sa femme, marcha tout droit à Mimile et à Charlot.

« Que faites-vous là, vauriens ? leur demanda-t-il d’une voix rude.

— Nous nous étions assis sous cet arbre pour déjeuner, répondit le jeune Parisien sans s’émouvoir.

— Et pour abattre mes noix à coups de pierres, bien certainement.

— Quelles noix ?… demanda Mimile.

— Celles qui sont sur cet arbre, parbleu !

— Nous ne les avions seulement pas vues, dit Charlot.

— Ma foi non, ajouta consciencieusement Mimile.

— Vous faites les innocents !… reprit l’homme en les regardant de travers.

— C’est bien sûr de la bande à Mange-tout-cru, répliqua la femme en s’approchant.

— Vous vous trompez, madame ! s’écria sagement Mimile.