Mimile était superbe.
« Si c’était un lion, répondit Charlot, bien sûr je t’aiderais.
— Ah !… » murmura Mimile, humilié pour son cousin.
L’homme s’était avancé d’un pas :
« Remettez vos eustaches dans vos poches, dit-il aux enfants. Je veux bien vous faire grâce, mais décampez, et plus vite que ça ! »
Et du doigt il leur indiquait le bord de la rivière, ce qui les obligeait à se diriger vers le nord, au lieu de continuer sur le sud-ouest.
« Allons par où il veut, dit Charlot en entraînant Mimile.
— Si c’est par là que tu penses aller en Amérique… dit celui-ci.
— Nous verrons après, quand il sera parti… répliqua tout bas Charlot.
— Après tout, je m’en moque, » reprit Mimile en suivant son cousin.
L’homme avait disparu.
« Nous aurions dû, avant de partir, lui envoyer une flèche, dit Charlot.
— Il est trop tard, dit Mimile en haussant un peu les épaules.
— Les arbres et les champs appartiennent donc à du monde, dans ce pays-ci ? demanda Charlot.
— Comme les maisons de Paris à Paris, répondit Mimile.
— Alors, on ne peut pas abattre les arbres qu’on voit ni aller où l’on veut ?
— Il paraît… répliqua Mimile.