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chez les sauvages.

matin dans les champs et d’entendre chanter les oiseaux ! On se sent plus fort.

— On a moins peur le matin que la nuit, ajouta malignement Mimile.

— Dame ! répliqua Charlot, on verrait clair pour taper, s’il le fallait.

— Quand on a son lion devant soi, on le tue comme une mouche, poursuivit Mimile.

— On en tuerait même deux sans se gêner, dit Charlot.

— Trois même, s’ils n’étaient pas trop gros, ajouta Mimile en souriant.

— Oui, ça dépendrait de leur grosseur, répondit imperturbablement Charlot.

— Il n’y a qu’un empêchement à cette belle chasse, c’est que les lions ne sortent guère que la nuit.

— Que la nuit ? répéta Charlot d’un air étonné.

— Je l’ai vu dans la Chasse au lion de Jules Gérard. Ils dorment pendant le jour, et dès que la nuit vient, crac ! ils s’en vont chercher leur nourriture.

— Ah !… c’est la nuit ? Ça m’ennuie de savoir ça ! C’est très-désagréable et bien moins commode.

— Bon ! voilà une rivière qui nous barre le chemin ! s’écria tout à coup Mimile.

— Ah ! mon Dieu !… dit Charlot en ouvrant de grands yeux, comment allons-nous faire ?

— C’est bien simple, il va falloir se mettre à la nage.

— Et nos habits, nos armes, nos provisions, qui est-ce qui les passera ? dit Charlot.

— Tu as raison, Si nous avions seulement un baquet,