— Nous allons donc pouvoir courir la campagne ! répliqua Mimile en se frottant les mains.
— Tâchons de ne pas rencontrer Mange-tout-cru, fit observer Charlot.
— Cependant, répliqua Mimile, si nous ne rencontrions jamais personne, nous n’aurions jamais d’aventures, et c’est pour en avoir que nous avons quitté la maison.
— Nous en avons eu déjà beaucoup, dit Charlot d’un air pénétré.
— Il faut partir tout de suite, Charlot.
— Si nous déjeunions d’abord ? dit Charlot.
— Il n’est que trois heures du matin, répondit Mimile en consultant sa montre, qu’il avait régulièrement montée depuis son départ. Nous mangerons plus tard, sous un arbre, ce sera plus gai.
— Et notre panier ?… Qui est-ce qui va le porter ? demanda Charlot.
— Personne !… Nous le laisserons à Mange-tout-cru.
— Comment ?
— Après l’avoir vidé. Nous allons tout de suite prendre chacun la moitié du pain que nous mettrons dans nos sacs, comme des soldats.
— Et le petit pot de beurre ? demanda Charlot avec le plus vif intérêt.
— Je le mettrai dans mon sac à provisions, avec le miroir, dit Mimile.
— Le miroir, c’est moi qui veux le porter, dit le gros Charlot, qui n’était pas fâché, chemin faisant, de s’assurer de l’état de sa toilette.
— Prends-le… Bon ! voilà que tu te regardes ! Tu sais