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VIII


Une autre fois, sous les sapins qui dominent la route de Nyon, on parla d’amour.

C’était par un temps incertain et sombre. Le ciel était couleur de cendre, et s’il ne pleuvait pas, c’était tout juste.

Cependant, Fougères et madame Terrien n’avaient pas manqué au rendez-vous donné la veille :

— On n’a pas voulu vous laisser croquer le marmot, – avait crié madame Terrien, du plus loin qu’elle avait aperçu mademoiselle Dax ; – mais si tout à l’heure il tombe des hallebardes, c’est à vous que je m’en prendrai, et vous soignerez mon rhume !

Fougères, la mine dégoûtée, toisait le paysage, – les sapinières en pente, la plaine en contre-bas et le lac, embruinés :

— Horrible, tout ça !…

— L’autre jour, – observa mademoiselle Dax, – vous avez dit que vous aimiez la pluie…

— Pas dans ce pays rose et bleu. Il faut qu’un spectacle soit homogène… Tenez, je l’aime à Lyon, la pluie… À Lyon, où le pavé gris s’encadre entre de hautes maisons couleur de brume… La pluie est chez elle, dans ces rues étroites et austères, qu’on croirait bordées par des cloîtres… Quand il pleut, et que le