vous verrai donc pas. Mais après-demain, j’irai vous dire adieu à la gare.
— Pourquoi faire ? – dit M. Dax. – Dites-leur adieu tout de suite. À quoi bon vous déranger juste à l’heure de votre cabinet !
— C’est bien vrai que je ne vous verrai qu’une minute…
— Inutile. Ne venez pas.
— Soit.
Mademoiselle Dax songea que c’était pourtant bien poétique, le dernier baiser au seuil du wagon qui s’ébranle, et le sifflet qui sanglote, et le mouchoir fiévreux qui se déchire à la portière…
— Eh bien ! – reprit M. Barrier, – je vous souhaite bon voyage, madame Dax. Profitez bien de votre villégiature…
— Oh ! moi ! vous êtes bien gentil, mon bon ami, mais qu’est-ce que vous voulez qu’elle me fasse, la villégiature ?… Allez, allez ! ça ira toujours. Il n’y a que la santé de Bernard…
— Bien sûr ! Mon vieux Bernard, reviens-nous avec des joues qui soient mieux que ça, hein !
Bernard, au premier mot de sa santé, avait arboré le plus pâle sourire.
— À vous aussi, mademoiselle Alice, – dit enfin le docteur Barrier, – bon voyage !…
Il chercha une phrase de circonstance, ne la trouva pas, et réitéra :
— Bon voyage !…
— Deux mois d’absence, il n’y a pas de quoi pleurer,