Mademoiselle Dax toussa deux fois, avant de murmurer :
— Ce serait plus gentil, tout de même, d’être tous ensemble au salon, le soir…
— Tu es malade ! – grogna madame Dax dans un haussement d’épaules : – tu voudrais les empêcher de fumer ?
À dix heures, MM. Dax et Barrier revinrent au salon. Le docteur consultait sa montre.
— Raisonnablement, – dit-il, – il faut se quitter. Demain, avec tous vos préparatifs de voyage, vous aurez une grosse journée. Du reste, c’est l’heure où les honnêtes gens se couchent.
— Oui, – dit M. Dax.
Chaque matin, il quittait avant sept heures la maison pour le bureau, et il n’aimait pas les veillées longues.
— Si on vous écoutait, – ricana madame Dax, – on se coucherait tous les jours comme les poules !
— Aujourd’hui, – plaida M. Barrier, conciliant, – ce n’est pas tous les jours : vous partez pour Saint-Cergues après-demain. Madame Dax, pensez aux malles !
Madame Dax regarda sa fille, silencieuse en présence de son fiancé :
— De fait, comme je n’ai que cette rêvassière pour m’aider…
Le docteur Barrier prit son haut-de-forme et le tint dans sa main gauche :
— Demain, – dit-il, – je vais à Tarare pour une consultation, et je rentrerai par le dernier train. Je ne