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JEAN-PAUL

— Fausse balle, deux prises !

C’en est fait, les Lettres vont perdre. Et pourtant il reste encore une espérance. Tout le monde debout. Les visiteurs sont entraînés par l’émotion.

— Au jeu !

Vlan !… la balle, là-bas… dans l’allée !

Une panique dans l’équipe des Sciences. Bonin rentre… et puis Rondeau rentre… Enthousiasme fou, acclamations délirantes. On épelle en chœur et à tue-tête : F-O-R-E-S-T, Forest !

Le suivant fut mis hors jeu. Mais qu’importe !

La victoire était acquise : 2 à 0.

Aussitôt quelques « forts-à-bras » empoignent Jean-Paul, le hissent sur leurs épaules, et alors que le vainqueur porte sa casquette en l’air à la façon d’une bannière flottant dans la brise, ils lui décernent les honneurs du triomphe romain. Suivis de tous ceux qui entendent participer à la gloire, ils le portent sur la voie sacrée passant devant la Tabagie, jusqu’au Capitole ou perron de la salle de récréation.

Quand Jean-Paul mit pied à terre, il alla droit à Gaston et lui serra la main comme si ce fût à lui qu’il devait tout. À partir de ce jour, ils furent plus amis que jamais. Ils se comprenaient parfaitement, pensaient-ils, parce qu’ils jouaient bien ensemble.