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UNE PAIRE D’AMIS

Derrière le filet, à la vue de tous, on accroche le compte rendu des points indiqués par de gros chiffres blancs sur fond noir. Mais ce sont toujours des zéros qui s’alignent. Enfin voici la dernière manche. Pas un point de compté. Sera-ce partie nulle ? Jouera-t-on une manche supplémentaire ? Les Sciences ont le champ, les Lettres sont au bâton. Dernière chance.

Bonin frappe et prend son but. Rondeau de même. Mais voilà que les deux suivants, comme disent les élèves, « passent dans le beurre ». Lafleur reçoit la balle sur le bras et, de droit, prend son but. Trois hommes sur les buts, deux hommes hors jeu ! L’inquiétude est extrême chez les joueurs. Chez les spectateurs, c’est le délire : « Qui frappe ? qui frappe ? » demande-t-on. Le grand Vincent annonce : « Forest au bâton. »

Jean-Paul se présente. D’ordinaire il est bon frappeur. Il connaît toutes les sortes de balles ; l’allure du lanceur lui révèle la courbe qu’il faut surveiller.

— Au jeu !

Jean-Paul saisit le bâton.

— Attends-la belle, Ti-Jean, attends-la belle, lui répète-t-on.

— Une prise !

Des clameurs ironiques viennent de la gauche.