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LA RENTRÉE

« fecit viam ferro », par « César se fit une voie ferrée ».

Au fond de la salle, on aperçoit un trio qui circule, une feuille de papier à la main. Ces trois lurons recrutent des abonnés. Ils ne s’adressent qu’aux nouveaux et les invitent avec instance à prendre un abonnement pour une certaine place qu’ils désignent sans la nommer. « Dix sous seulement, ce n’est pas cher et c’est très commode… » Un autre trio recrute des membres pour la chorale ; ils enregistrent très sérieusement ceux qui ont la voix requise pour chanter dans la partie de la « pédale ». Plus loin, un grand benêt donne son nom pour entrer dans la milice, mais à condition qu’il sera promu sans retard au grade de « Sweet Caporal ».

Et la journée va son train jusqu’au milieu de l’après-midi, alors que se fait l’encan officiel, au nom et au profit du Comité des Jeux. Les élèves s’assemblent sur la terrasse, vis-à-vis de la salle de musique qui aboute à la salle de récréation. Roland Barrette, un finissant, grimpé dans l’encadrement de la fenêtre, près du perron, offre la marchandise au plus haut enchérisseur. Ce qu’il y a à liquider ! Ah ! voilà un stock pas facile à détailler ! D’abord, tous les objets laissés par les élèves à la sortie de juin : patins, raquettes, balles, sans compter les livres de messe. À cela s’ajoutent le cirage à chaussures, le savon à barbe et toutes les sortes de crayons, etc.