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JEAN-PAUL

corridor du fond, à la recherche de son ami. Il n’eut pas de peine à le trouver. Gaston alla au-devant de lui ; et tous deux se serrèrent chaleureusement la main.

Sans retard, ils partirent pour vérifier les places réservées à chacun. Une petite déception les attendait au dortoir numéro III : leurs lits étaient loin l’un de l’autre. Jean-Paul s’en attrista. « Ah ! mais tu sais, mon Ti-Jean, repartit Gaston, nous aurons tout le jour pour nous voir ; et pendant la nuit, la distance n’empêche pas de rêver l’un à l’autre. »

La cloche intérieure annonça la prière du soir. La communauté se rendit à la chapelle. Cette première assemblée dans la maison de Dieu impressionne beaucoup les nouveaux et peut-être même davantage les anciens. Pendant la récitation, il y a bien des yeux distraits qui se perdent dans la voûte, à contempler les lignes harmonieuses de l’édifice gothique, à trois nefs. Deux rangées de colonnes à faisceaux reçoivent à leur sommet dans des corbeilles de palmettes et de fruits, les nervures des ogives. Tout l’intérieur est orné de peintures murales qui s’encadrent en des dessins décoratifs. Entre les verrières étincelantes de couleurs vives, se déploie une magnifique série de tableaux religieux, reproductions fort heureuses de chefs-d’œuvre anciens. Le maître-autel est constitué par un immense retable couvrant tout le fond de l’abside. Une théorie de cloche-