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PREMIÈRE BLESSURE

fitables. Que tu ailles à la pêche, je n’y ai pas d’objection ! Mais ton assiduité auprès de cette demoiselle de la ville me déplaît beaucoup.

Jean-Paul releva la tête visiblement intrigué.

— Je ne vois pas pourquoi ? interrogea-t-il.

— Parce que ce n’est pas ta place. As-tu l’idée de te marier maintenant ? Quand on va au collège, il est périlleux de se faire des « blondes ».

— Nous ne faisons pas de mal.

— C’est bien le moins !

— Et alors ?

— Alors, tu te troubles le cœur, tu te prépares des chagrins pour le moment où il faudra reprendre tes études.

Ça ne me fait rien, ces amitiés-là.

— C’est vite dit. Mais quand on a le cœur pris, on ne l’arrache pas aussi facilement que tu penses. En cela, je t’invite tout simplement à suivre les conseils de ton Supérieur.

— Le Père Supérieur n’a pas donné de conseils à ce sujet.

— Tu crois ? As-tu lu la lettre qu’il écrit aux élèves au commencement de l’Annuaire ?

— Non.

— Voilà qui est poli ! On t’écrit une lettre, et tu ne prends pas même la peine de la lire. Eh