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SUR LE LAC

vous êtes gourmandes ! » Ils se mirent en frais de pêcher.

— On nous appelle, interrompit Jacques.

— Qui ?

— Là-bas, tiens, regarde, les dames qui viennent de passer.

En effet elles faisaient signe. D’un tour de rames, nos deux amis se lancèrent de ce côté. En un instant, ils avaient rejoint l’autre embarcation.

— Vous nous avez appelés, mesdames. Pouvons-nous vous rendre service ? dit Jean-Paul, d’un ton plein d’obligeance.

— Monsieur, répondit la jeune demoiselle, je crois qu’un gros poisson a mordu. Nous avons peur, car il tire tellement qu’il pourrait nous chavirer.

— Un maskinongé ! s’exclama Jean-Paul, sautant dans le canot voisin et saisissant la ficelle que la jeune fille avait attachée à la planche d’un siège. Oh ! ajouta-t-il, c’est difficile à prendre ! Mais laissez-moi faire, je connais ça, et je vais vous le sortir.

Et la demoiselle tout émue, tout énervée, expliqua comment tout à l’heure, elle avait senti un coup violent au bout de sa ligne. Elle la croyait d’abord accrochée à quelque morceau de bois ou à quelque racine ; mais un autre coup l’avertit qu’un être vivant s’agitait et faisait effort pour se