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JEAN-PAUL

comblé de faveurs spirituelles depuis plusieurs mois, pouvait maintenant réclamer de vous un acte d’amour, un témoignage d’abnégation ? Votre pique-nique, si joyeux avant le soir de tristesse, m’apparaît comme un symbole. Le Christ forge les âmes ; ensuite il les frappe pour voir quel son elles vont rendre.

Vous accepterez avec toute votre foi religieuse cette souveraine épreuve. Ne murmurez pas. Pleurez seulement et doucement dans le sein de Dieu, le père de tous. Priez surtout, ce sera le moyen de communiquer encore avec votre mère invisible et présente. Je prie avec vous. Je serai après-demain aux funérailles.

Croyez à ma profonde sympathie comme à ma sincère affection.

Tout vôtre en N.-S.,
Père J. Beauchamp.


De fait, le Père Beauchamp assista aux funérailles et même chanta le service. Avec la famille il alla reconduire à son dernier repos celle que la paroisse avait proclamée « une sainte ». Il revint aussitôt à cause de ses occupations. Jean-Paul ne rentra que le lundi suivant.

Certes, c’était un triste retour. Malgré la sympathie de tous les confrères qui, à son arrivée, firent chanter une grand’messe pour l’âme de sa vénérée mère, Jean-Paul eut bien de la peine à