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LA MAISON FOREST

— Maman, cria-t-il d’en haut, j’aimerais mieux, cette année, coucher seul.

— Pauvre enfant, répondit sa mère, il faut d’abord nous loger tous dans les chambres que nous avons. Lorsque tu seras un gros curé, tu feras agrandir la maison, et nous te donnerons la plus belle chambre quand tu viendras te promener.

Pendant ces explorations de Jean-Paul, Edmond se « déchangeait », et se préparait à aller « faire le train », avant l’heure du souper, toujours assez tardive chez les cultivateurs. Avec les deux jeunes, il partit pour le parc.

Madame Forest, un peu lasse de sa journée, interpella son collégien : « Mon Jean, sors des chaises, nous allons nous asseoir dehors en attendant. » Ils s’assirent tous deux avec Rosette qui ne quittait pas Jean-Paul d’un cheveu. Vraiment le paysage était splendide. Le soleil touchait déjà la crête des montagnes, embrasant les bois et faisant étinceler les eaux du lac ainsi qu’une plaque d’argent. Tout autour, les chalets perçaient les masses feuillues des arbres qui ombragent la grève. On voyait çà et là des baigneurs prenant leurs ébats dans l’eau peu profonde, même à plusieurs centaines de pieds au large. Quelques chaloupes revenaient de la pêche.

La bonne maman avait maintes questions à poser à son fils ; elle demandait des explications sur ce qu’elle avait vu au Séminaire. Elle voulait se renseigner sur le compte de tel élève de