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JEAN-PAUL

avoir un jour son Louis Veuillot ; et dans l’intime de son âme, il pensait un peu que ce serait lui. Après avoir ébauché son rêve, il s’arrêta brusquement :

— Et toi donc, qu’est-ce que tu feras ?

— Moi ! je ne sais pas encore, mais j’y réfléchis beaucoup depuis quelque temps.

— Penses-y. Tu sais, ça aide toujours d’entrevoir une carrière, ça nous stimule, ça nous pousse vers un idéal. On marche mieux et plus vite, quand on va quelque part et que l’on sait où l’on va. Parles-en à ton directeur. Il te dira sans doute, comme à moi, qu’il faut se demander deux choses : où nous serons le plus heureux (en cette vie et en l’autre évidemment, au fond cela se rejoint) ; et où nous serons le plus utile, c’est-à-dire, où nous ferons le plus de bien. Souvent d’ailleurs la seconde question comprend la première.

Et Roland récapitula brièvement les principes généraux de sa retraite de finissants. « Vois-tu, conclut-il, on s’étudie soi-même, on se mesure et on se pèse, puis on se compare aux différentes carrières qui s’offrent à chacun de nous : celle dans laquelle on s’ajuste le mieux, c’est celle-là qui convient. Ou y va. »