Page:Farley - Jean-Paul, 1929.djvu/165

Cette page a été validée par deux contributeurs.
163
UNE SÉANCE AU CERCLE

Le Père Aumônier. — Mes chers amis, la foi est nécessaire au salut. C’est Dieu qui a imposé cette obligation. Mais aussi Dieu a compté sur les apôtres pour propager la foi. L’apostolat est essentiel au christianisme. Le Christ aurait pu rester sur la terre et parcourir le monde, afin de prêcher lui-même sa doctrine. Il a préféré confier cette noble mission aux hommes. Vous voyez le grand honneur qu’il nous a fait. Les missionnaires ont droit, eux aussi, avec Jésus, au titre de « sauveurs ». Continuez votre discussion.

Camarade Forest. — Dans un livre que j’ai consulté, j’ai lu une pensée qui correspond bien à l’idée du Père Aumônier. « C’est une loi établie par Dieu que la solidarité humaine. Dieu nous a mérité le salut, mais il veut que ce soit l’homme qui sauve l’homme. Si l’absolution du prêtre est requise pour effacer les péchés des hommes, cette absolution vient aussi d’un homme ; de même si le baptême est nécessaire au salut, le baptême s’administre par un homme. »

Camarade Forget. — Mais Dieu aurait bien pu prendre d’autres moyens ?

Camarade Leblanc. — (Récitant, en faisant de ses mains un porte-voix.)

C’est dommage, Caro, que tu n’es point entré
Au conseil de Celui que prêche ton curé ;
Tout en eut été mieux…

(Hilarité générale).