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LA NUIT PURE DE NOËL

La chorale des élèves exécutait la « Messe de la Nativité » sur des Noëls anciens à quatre voix mixtes, par le Frère A. D. A. Après l’Introït, on attaqua le « Kyrie » qui débute par un solo sur l’air : « D’un Dieu célébrons la naissance… » René Magnan le chanta de sa jolie voix d’alto, expressive et suppliante, pendant que Jean-Paul, tout remué, se voilait la face de sa copie de musique. Le chœur continua avec cet accent de confiance que l’on remarque surtout dans le « Christe » reproduisant le thème : « Depuis plus de quatre mille ans… »

Le « Gloria » traduisait l’enthousiasme général, par l’adaptation du cantique : « Les Anges dans nos campagnes ; » Jean-Paul rendit le solo en mineur : « Qui tollis peccata mundi. » Sa voix, bien que faible, était fort sympathique ; et une émotion sincère ajoutait à la chaleur du morceau. Le chœur reprit, d’une allure triomphale. Et quand, à la fin, on répéta dans une polyphonie savante et brillante, le dernier « Gloria in excelsis, » toute l’assistance exultait dans un délire mystique.

Après le « Credo » de la « Messe de Ste-Cécile » par Gounod, on interpréta, à l’offertoire : « Hodie Christus natus est » de Rousseau. Jean-Paul exécuta encore le solo. Jamais une nuit de Noël ne lui avait paru si vivante, si évocatrice. Il lui semblait que chaque pièce prenait une signification particulière à son adresse. « Hodie », aujourd’hui ! Ce jour ne devrait-il pas être pour lui une étape, une date