Page:Farley - Jean-Paul, 1929.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.
132
JEAN-PAUL

rubans et de perles, tendait ses deux petites mains de cire rose. Au bas, des zigzags de lampions s’échelonnaient en cascades jusqu’à terre.

Les élèves se dirigèrent d’abord de ce côté. Jean-Paul voulut aller lui-même faire sa visite, avant de monter à la tribune de l’orgue. Pendant le défilé, le Père organiste, assis au clavier, jouait les airs de Noël, très doux et très lointains ; et ses doigts agiles couraient sur le clavier de velours : « Nouvelle agréable »… « Il est né le divin Enfant »… « Dans cette étable »… Tous les airs passaient, revenaient, se croisaient. L’orgue avait des sons de brise, des soupirs émus.

Enfin la masse des élèves entra. Le sacristain pressa tous les boutons électriques, et la chapelle entière resplendit. Noël apparaissait dans une aurore féerique. L’organiste avait tiré la moitié de ses jeux. Les airs connus se précipitaient avec des variations rapides et chantantes. Soudain, après une légère pause, de toute sa puissance, avec toutes ses trompettes, l’orgue comme une retentissante fanfare, éclata : la chapelle et les cœurs vibrèrent sous la mélodie glorieuse du cantique : « Noël ! c’est le cri qui résonne dans nos cœurs, au jour où l’amour donne un Sauveur aux pécheurs. Noël ! Noël ! Noël ! » Puis Roland Barrette entonna le « Minuit, Chrétiens », et la messe commença.