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LA NUIT PURE DE NOËL

appel, cette nuit ; vous viendrez rendre visite à votre Sauveur enfant. Vous le prendrez non seulement dans vos bras, ainsi que le firent sans doute les bergers, mais même dans votre cœur. Assister à la messe de minuit et communier, c’est répéter le geste de foi et d’amour qu’accomplirent, dans la nuit glorieuse de la première Noël, les pasteurs de Bethléem. »

Cette allocution avait mis dans l’âme de Jean-Paul comme un feu nouveau, un désir plus ardent de bien célébrer la fête. Après être allé au confessionnal où le Père Beauchamp l’avait profondément touché en l’invitant à une vie nouvelle, il se sentait tout épris de Dieu.

De bonne heure, les élèves montèrent au dortoir. Vers onze heures et trente, on sonna le réveil. Au premier coup de cloche, tous se levèrent, même ceux-là qu’il faut d’ordinaire secouer à plusieurs reprises. La toilette fut rapide. À minuit moins dix, descente à la chapelle.

À l’entrée des premiers arrivants, la nef était encore dans l’ombre, excepté la crèche qui brillait de mille feux. Installée sur l’autel de la Sainte-Vierge, elle était faite d’un gigantesque bouquet de sapins qui se dressait jusque dans la voûte où scintillait une étoile. Dans ce cadre rustique, apparaissait une petite étable de bois brut, garnie de mousse blanche imitant la neige, et de glaçons de cristal. Sur un coussin de paille, l’Enfant-Jésus, habillé d’une coquette camisole de soie ornée de