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JEAN-PAUL

— Vous êtes un menteur. Vous faites planer sur les autres des soupçons très graves, afin de vous couvrir vous-même.

Gaston rougit, baissa la tête et balbutia en manière d’excuse :

— Il n’y a pas que moi qui ai fait la dissipation, Forest a parlé plus que moi.

— Double menteur ! Jean-Paul Forest n’a pas couché au dortoir, cette nuit. C’est vous qui avez organisé ce désordre. Et, à tout prendre, il vaut mieux pour vous d’avouer franchement.

— J’avoue. Mais je ne pensais pas que ce pouvait être aussi sérieux que ça.

— Vous avez la conscience mal formée. Depuis longtemps je constate que vous exercez une mauvaise influence dans la maison. Il importe d’étudier votre cas. Cet après-midi, je le soumettrai au Conseil.

Très penaud, inquiet, en même temps que plein de colère, l’inculpé retourna à l’étude.

À une heure et trente, tous les membres du Conseil, excepté le confesseur de Gaston, qu’on n’avait pas averti, se réunirent dans le bureau du Père Supérieur. Brièvement, le Père exposa la question en soulignant ce fait que l’élève avait un passé qui ne le recommandait guère à la bienveillance. Les délibérations furent courtes : tous convinrent que cet écolier était indésirable et qu’il