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IL FAUT AIMER OU HAÏR

Rhéto veut gagner à tout prix. Charette, qui joue centre, fait des prouesses. À un certain moment, on le voit pousser la rondelle jusqu’à vingt pieds du but ; mais alors, ne pouvant la lancer, parce que trois adversaires sont massés devant lui, il la passe à l’aile gauche, et une lutte violente s’engage entre deux champions. À l’instant Gaston quitte son poste et vient à la rescousse de Dubeau qui tombe, après avoir poussé la rondelle à Jean-Paul, de l’autre côté. Sur les remparts, tout le monde se penche, on sent que le coup décisif va se donner. Jean-Paul a saisi la rondelle, sa position est favorable, il va lancer. Mais, par une maladresse inexplicable, Gaston s’avance trop près du filet et reçoit la rondelle sur la jambe. Le point est manqué.

Un long silence traduit la déception générale. Jean-Paul en colère jette son bâton et va s’adosser au rempart. Le capitaine entre en dispute avec Gaston qui s’excuse et se défend. Pendant ces minutes que l’on perd à discuter, la joute continue. Et, grâce à l’absence de trois joueurs adversaires, la Philosophie fait une montée et compte un point juste avant le signal de la fin.

La victoire ne produit guère d’enthousiasme. On comprend que la Rhéto a perdu à cause de Gervais. Lui s’en va avec quelques copains, en donnant de vagues explications de sa manière d’agir ; surtout, il démontre que Forest n’a pas si bien joué que ça paraît. Au fond sa jalousie est à