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IL FAUT AIMER OU HAÏR

organisa une partie de hockey : Rhétorique contre Philosophie. La température était bonne, malgré l’atmosphère un peu terne et une menace de tempête prochaine. La glace vive étendait son miroir dans un grand cadre de neige amassée près des remparts.

À deux heures, un jeudi, toute la communauté et plusieurs citoyens venus de la ville s’étaient massés sur les buttes de glace. Les joueurs descendirent avec leur costume : culotte brune, chandail rouge rayé de blanc, avec de larges numéros dans le dos, « tuque » de laine aux mêmes couleurs. Avant le début de la partie, on fit des courses libres à titre d’exercices, on donna l’assaut aux gardiens des buts pour éprouver leur vaillance et leur habileté. Enfin un coup de sifflet, lancé par l’arbitre, appela les joueurs à leur poste. Le gardien des buts, bardé d’énormes jambières, se posta à l’entrée du filet ; puis, en avant, les deux défenses : à droite Jean-Paul et à gauche Gaston, même disposition que les années dernières. Sur le front : Charette au centre, Bonin aile droite et Dubeau aile gauche. Le Père Préfet fit l’honneur de mettre la rondelle au jeu.

Comme il arrive souvent, la première période fut sans beaucoup d’entrain. Il importe que les joueurs mesurent d’abord leurs forces et celles de l’adversaire. Mais, à la deuxième période, les deux équipes commencèrent à s’échauffer et suscitèrent une sympathie plus vive chez les spectateurs.